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Tout savoir sur la Kératose pilaire et comment la prendre en charge en douceur

  • Photo du rédacteur: Rachel Dipinto
    Rachel Dipinto
  • 12 nov.
  • 6 min de lecture


Introduction

En tant qu’esthéticienne, herboriste et aromathérapeute, j’ai souvent rencontré des personnes, et vous-même peut-être, qui se sentent gênées par une peau « rugueuse », des petits boutons ou papules sur les bras ou les cuisses, et se demandent ce qu’il se passe. Il s’avère très souvent que cette texture est due à une condition assez fréquente : la kératose pilaire (souvent appelée “peau de poulet” ou “chicken skin” en anglais).


Mon rôle ici est de vous guider : expliquer à quoi ça ressemble, pourquoi ça se produit, et surtout comment on peut agir (avec les conseils d’un protocole dermatologique + des pistes pour les adeptes du bio/minimaliste)



À quoi ressemble la kératose pilaire ?

Kératose pilaire modérée. Image source : régence.fr
Kératose pilaire modérée. Image source : régence.fr

La kératose pilaire (KP) se manifeste typiquement par de petites papules (boutons minuscules), souvent de 1 à 2 mm de diamètre, qui apparaissent autour des follicules pileux.


Ces papules peuvent être :

  • de couleur chair, blanche, rosée ou brun clair / foncé selon le teint de peau.

  • légèrement rugueuses au toucher, comme un grain de sable ou un tissu non lisse.

  • parfois entourées d’une légère rougeur ou inflammation, surtout si elles sont manipulées (grattées).


Les zones les plus fréquentes : les faces externes des bras (au-dessus des coudes), le haut des cuisses, les fesses, le bas du dos et, plus rarement, le visage (joues, sourcils) ou d’autres parties du corps.


Important : ce n’est pas contagieux. Elle est d’abord esthétique, et parfois inconfortable (sensation de rugosité, démangeaisons légères), mais elle ne met pas en danger la santé.


Pourquoi ça arrive ? Les causes et mécanismes

  • Une hyper‐kératinisation folliculaire


Le terme “kératose pilaire” renvoie à :

  • “kératose” : accumulation anormale de kératine (la protéine naturellement présente dans la peau, les ongles, les cheveux)

  • “pilaire” : relatif aux follicules pileux


  • La théorie dominante : dans le processus normal de renouvellement de l’épiderme, les cellules cornées (couche superficielle) se détachent, le poil pousse, les follicules se “nettoient”. Mais dans la KP : ce processus est altéré : une accumulation de kératine “en excès”, un bouchon se forme aux orifices folliculaires ; cela entraîne les petits reliefs que l’on voit.


Des facteurs génétiques et sécheresse cutanée

  • Il existe souvent un antécédent familial

  • Elle est fréquemment associée à des affections comme la dermatite atopique et une peau très sèche.

  • Les signes de la kératose pilaire sont aggravés par un faible taux d’humidité et tendent à s’améliorer quand le taux d’humidité est plus élevé.

  • Plus importante en hiver qu'en été.



Diagnostic

Le diagnostic est essentiellement clinique : un dermatologue exam­inera la peau, la localisation, l’aspect et pourra conclure sans examen invasif.


Rassurez-vous !

  • Ce n’est pas contagieux, vous ne “la transmettrez” pas.

  • Cela peut s’atténuer avec l’âge ou bien avec une routine appropriée.



    Conseils cosmétiques.
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Mes conseils sont là pour vous guider et sont compatibles avec ceux que vous donneront un dermatologue.Lavez-vous avec des produits surgras " enrichis" en huiles végétales. Les marques que je mentionne ont tous des gels,huiles de douches ou savons surgras pour le corps. Ensuite, les produits les plus destinés à la kératose pilaire sont les "peeling" et les soins ciblés cités si dessous.


Les grands principes


  • Hydrater régulièrement la peau

  • Utiliser des agents kératolytiques (c’est-à-dire des ingrédients qui “dissolvent” ou “désagrègent” les bouchons de kératine)

  • Si besoin, des exfoliations très douces ou des traitements professionnels ("peelings")

  • Et maintenir la routine au long terme : on ne “guérit” pas de façon définitive (à ce jour), mais on contrôle l’aspect.

Les actifs cosmétiques à repérer pour diminuer la Kératose pilaire. (et que vous mentionner à votre dermatologue ou en parapharmacie)


  • Urée (urea) : souvent dans les formules 10 % à 20 %. Adoucit la couche cornée.

  • Acide salicylique (salicylic acid) : un bêta-hydroxy-acide, aide lisser les irruglairtés un peu comme l'urée.

  • Acide lactique (lactic acid) ou acides alpha-hydroxy (AHA) : peau désépaissie, par exemple, dans les crèmes avec 10 % d’acide lactique.


Marques dermatologiques courantes


1.Les produits "peeling" ( en cure ou en traitement)


  • Le gel concentré et traitant en cas de keratose pilaire sévère de Uriage. Attention, il est très fort, demandez conseils au pharmacien ou dermatolgue.

  • Le peeling corps de Garancia. Plus doux au quotidien et pour une kératose légère à moderée.


Mode d’emploi recommandé


Les peeling se font en général avant la douche et doivent être rincés. Les gels concentrés traitant sont à appliquer après la douche et avant les crèmes de soin. Lisez attentivement les conseils d'utilisations de la marque.



2.Les crèmes de soins dermatologiques

  • Eucerin ( produits à base d'urée)

  • Avène ( produit à base acides gras concentrés)

  • Cerave( produt à base d'AHA, l'acide saliylique)

  • Garancia ( keratose légère, jus de citron mélangé aux beurres végétaux)


Mode d’emploi recommandé


Appliquer après la douche, sur peau encore légèrement humide, un bon émollient ou crème à actif exfoliant. (Les recommandations de la British Association of Dermatologists parlent de “dans les 5 minutes après la douche”.)


Conseils supplémentaires au quotdien


  • Utiliser un gel douche doux, éviter l’eau très chaude, éviter les savons agressifs qui assèchent la peau.

  • Être régulier : les améliorations se voient souvent après 4 à 12 semaines.

  • Attention si la peau est inflam­mée (rougeur, démangeaison forte, croûtes) : on ne “gomme” pas avec des grains, on ne frotte pas fort. Il faut prioriser l’hydratation et calmer l’inflammation.



Alternatives bio & minimalistes : réalités, limites et bons réflexes


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Si vous privilégiez les magasins bio ou les soins dits “bruts”, il est essentiel de distinguer ce qu’il est réaliste d’attendre de ce qui l’est moins.


Pourquoi c’est plus complexe avec du “100 % naturel”


Les actifs comme l’urée ou l’acide salicylique ne sont pas « naturels » au sens brut du terme : ils sont soit synthétisés, soit isolés ou traités en laboratoire.

Bien qu’il soit possible qu’un extrait végétal fournisse un actif brut kératolytique (c’est-à-dire un ingrédient qui ramollit et lisse la peau), il reste difficile à utiliser dans les soins du quotidien. Cela dit, ce n’est pas impossible, c’est simplement, selon moi, plus contraignant.


Dans un cadre artisanal ou bio, il est moins fréquent de trouver ces concentrations ou ces molécules “fonctionnelles”.


Donc, si vous choisissez du “moins technique”, cela implique d’accepter que le résultat soit plus lent et aura certaines limites.


Les bons réflexes bio/minimalistes


  • Pour les amateurs de “pureté”, privilégiez une forte hydratation : beurre de karité, huile de coco vierge, aloe vera. Cela ne “traitera” pas la kératine bouchée mais soutient la peau sèche.

  • Utiliser un gommage très doux, mais pas à grains épais si la peau est inflammée : on peut enrichir un gel d’aloe vera + huile végétale + un peu d'actif pur d'acide de salicylique (si tolérance) mais il faut rester prudent.Suivez les conseils d'utilisations.

  • Respecter la peau : pas de frottements agressifs, pas de loofah rugueux si “rougeurs” ou “inflammations”.


Recette cosmétique maison pour les amoureux du DIY


Ingrédients (pour un flacon pompe de 100 ml)


  • 50 ml d’huile végétale d’amande douce

  • 50 ml de gel d’aloe vera

  • 25 gouttes d’huile essentielle de romarin à verbénone


Préparation et utilisation

  1. Versez les ingrédients directement dans un flacon pompe de 100 ml.

  2. Fermez et secouez vigoureusement pour bien homogénéiser le mélange (il est biphasé, donc il faut le secouer avant chaque utilisation).

  3. Applique sur peau propre, une à deux fois par jour, sur les zones concernées.


Conservation

  • Se conserve entre 6 mois et 1 an, selon la date limite du gel d’aloe vera utilisé (vérifie bien celle indiquée sur le flacon).

  • Gardez le mélange à l’abri de la chaleur et de la lumière.



Pourquoi le romarin à verbénone ?

Cette huile essentielle contient des cétones, molécules actives ayant un effet kératolytique : elles ramollissent la couche cornée et lissent la peau, réduisant ainsi l’aspect granuleux et irrégulier typique de la kératose pilaire.


Précautions


  • Déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes.

  • Effectuez toujours un test cutané avant la première application.


Quand faut-il consulter ?


Même si la KP est bénigne, consulter un dermatologue est pertinent dans les cas suivants :

  • Les papules sont fortement enflammées, douloureuses, ou l’aspect gêne votre vie quotidienne.

  • Le traitement “maison” n’apporte aucune amélioration après 2-3 mois.

  • Vous avez des zones inhabituelles, ou l’aspect évoque une autre pathologie



En résumé


La kératose pilaire est :


  • Courante, non contagieuse, généralement benigne.

  • Visible sous forme de petites papules rugueuses, principalement sur les bras, cuisses, fesses.

  • Liée à un excès de kératine, à une peau sèche, parfois à des facteurs génétiques.

  • Aucun “remède miracle”, mais une prise en charge efficace possible : hydratation + exfoliation douce + bons actifs + patience.

  • Approche “bio/minimaliste” tout à fait envisageable, mais avec conscience des limites.

  • Quand ça gêne vraiment esthétique­ment ou que c’est inflammé : consulter un dermatologue.


En tant qu’esthéticienne-herboriste-aromathérapeute, je vous encourage à appliquer ces principes avec douceur, à adapter les soins à votre peau et à vos valeurs, et à rester consistent. Votre peau mérite de la bienveillance autant que des actifs bien choisis.


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